28 septembre 2010

Peanut dreams // Grand National

Deux conceptions du mot travail sur le site d Angkor. Et vous, vous preferez laquelle ?

Fascination // Hindi Zahra

Ta Prohm, un temple envahi par une vegetation exuberante, un temple a demi devore
par les gigantesques racines des arbres (plusieurs fois centenaires) qui enserrent les pierres. Certains murs ne tiennent plus que grace a ces enormes racines. Ici, c est la puissance de la Deesse et Dame Nature qui impressionne. La mousse, les plantes grimpantes et bien sur les arbres donnent a ce sanctuaire un charme tout particulier. C est comme cela que j imaginais le site d Angkor avant d y venir.

A l envers, a l endroit // Noir Desir

Le Baphuon : environ 300.000 pierres sculptees disposees et dispersees sur plusieurs hectares de foret autour du monument constituent un puzzle geant en 3 dimensions dont le mode d emploi a ete detruit. Toutes les donnees et archives concernant les plans, les positions des pierres ont disparu lors de l arrivee des Khmers rouges au pouvoir. L etat francais s est engage a mener a bien sa reconstruction.

Il y a // Vanessa Paradis

Plus encore qu Angkor Vat, c est l etrangete du temple-montagne de Bayon, la serenite et la splendeur de ces 216 visages tournes vers la foret qui m a le plus fascine. Ou que l on se trouve dans le temple, on se sent toise, fixe, epie, observe par ces gigantesques visages de face ou de profil, ces gigantesques visages et leurs sourires enigmatiques.

8th wonder // The Gossip

Le Royaume des Dieux d Angkor est constitue d une myriade de temples, plusieurs centaines. Trois jours a velo puis a moto permettent a peine d admirer les sites importants, meme si nombre de temples se trouvent dans un rayon de quelques kilometres autour de la cite fortifiee d Angkor Thom. Les autres sont perdus et beaucoup plus eloignes.
Pendant 400 ans, les Dieux-rois khmers qui ont domine un puissant empire, qui englobait la majeure partie de la region du Mekong, ont fait eriger chacun leur tour des sanctuaires de taille inegalee. Angkor Vat, la 8eme merveille du monde (mais je m y perds un peu entre la baie d Along, les rizieires en terrasses de Banaue, Petra et la citadelle de Besancon), le plus vaste edifice religieux au monde est le temple le plus sacre d entre tous. On est immediatement seduit par sa perfection, par sa symetrie irreprochable. Construit comme temple funeraire en l honneur du Dieu hindou Vishnou, il se veut une replique "miniature" de l univers. Entoure par une immense douve, par un mur exterieur tout aussi impressionnant, il comprend outre son temple central et son labyrinthe de galeries, deux grands bassins, deux bibliotheques mais ce qui ravit le plus, c est cette serie de bas-reliefs qui s etire sur des pans entiers de murs et qui depeint des scenes de bataille, le paradis et l enfer ...

25 septembre 2010

Dry your eyes // Wax Tailor

Le plus difficile quand on voyage, c est de faire le tri dans toutes les images que l on emmagasine, que l on assimile pendant toute la journee. Tous ces visages que l on croise, on ne peut pas s en defaire. Il n y en a pas un que je ne peux et que je ne veux oublier (tous ces visages que je ne photographie pas mais qui restent graves dans ma memoire).
Pourtant, c est etrange les reactions que l on peut rencontrer des que l on s eloigne un peu des sentiers battus. Hier par exemple, j ai croise cette petite fille dans les bras de sa grand-mere, elle avait besoin d etre rassuree. Elle etait a la fois attiree par moi et l on sentait egalement chez elle une reelle peur. Ma peau trop blanche et mes deux mots en cambodgien n ont pas reussi a la rassurer. Pourtant, c est au moment ou je m en allais qu elle a voulu venir me voir de plus pres.
J ai aussi provoque quelques pleurs chez certains (chez les plus petits), toujours cette peur, mais surtout beaucoup de sourires et de rires. Chez les plus grands, j ai appris que mon nez pouvait beaucoup plaire, que j etais encore jeune, que je devais revenir l annee prochaine avec ma femme et mes enfants, que j etais un "lucky man" ...

Under the bridge // Red Hot Chili Peppers

Pour prouver qu en cet automne, il y a 1001 facons de voyager, qu un simple petit pont de bois nous separe et que je ne suis pas le seul a voyager, voici deux autres blogs a visiter sans moderation :
http://julimigree.blogspot.com/ ou comment voyager toute l annee grace aux magnifiques photos de la jolie Julie, elle qui sait si bien transformer tout ce qu elle voit en pepites.
http://arnusz.blogspot.com/ ou comment prendre le train en marche, un train pas comme les autres, grace a Arnaud, mon grand cousin, expert en lignes (verticales et horizontales), que j espere bientot retrouver dans "un coin quelque part par ici."

Les petits papiers // Noir Desir

You wanted a hit // LCD SoundSystem

Come and get it // Eli Paperboy Reed

On celebre au Cambodge dans tous les temples buddhistes la fete des morts, P Chum Ben. Cette ceremonie, comparable a la Toussaint, a debute le 24 septembre et doit durer 15 jours. Dans le buddhisme khmer, cette fete, tres coloree et tres joyeuse, est consideree, apres la fete du nouvel an, comme la deuxieme plus importante de l annee. En cette occasion, tous les temples sont nettoyes et (re)decores. Les familles par des offrandes (en nourriture, boissons et/ou argent) faites par l intermediaire des moines rendent hommage a leurs morts. Les ames errantes des defunts vont etre liberees pendant cette periode du monde des esprits par le Dieu des enfers afin qu elles puissent se repentir de leurs erreurs passees et afin de rechercher sur terre leurs parents encore en vie. Cette fete permet aux cambodgiens d apporter aux moines tout ce dont ils ont besoin, d exprimer leur profonde reconnaissance envers leurs ancetres et surtout de se reunir en famille. J ai eu la chance, hier midi, d etre invite a dejeuner au temple de Nokor, delicieux moment. Depuis des siecles, le rituel reste, la tradition demeure immuable : les moines ont la primaute et mangent en silence, ils n echangent pas meme un regard. Nous avons attendu patiement notre tour puis, ils se sont leves, ont quitte en file indienne le temple et nous ont laisse place. Les tables etaient disposees par groupe d age et celles des hommes etaient separees de celles des femmes. Nous avons recupere les "restes" du repas des moines et partage tous ensemble les mets. Ce fut assurement mon meilleur repas dans ce pays.

22 septembre 2010

Des visages, des figures // Noir Desir

Our house // Madness

C est incroyable la variete de maisons que l on peut trouver dans ce pays. Les plus spacieuses permettent de garer la voiture dans le salon, les plus petites de ranger les velos ou les mobylettes. Toute la famille (au sens large s entend) partage le meme toit, souvent la meme piece, pas de place pour l intimite. Mes constructions preferees, ce sont ces maisons en bois, hautes et bien perchees sur des piquets. Elles sont tres souvent ouvertes. L espace du dessous n est pas perdu pour autant car il sert un peu pour tout (stocker le linge, les vivres, les animaux ...). C est l endroit reve pour installer son hamac en toile et je reve de m y inviter. Les villages flottants sur le Mekong ont aussi beaucoup de charme. Enfin, j apprecie de voir que les temples de Lord Buddha ouvrent leurs portes et accueillent les plus necessiteux.

Tamacun // Rodrigo y Gabriela

La krama, c est cette magnifique echarpe de coton a petits carreaux se declinant de facon traditionnelle en damiers rouge et blanc ou bleu et blanc. On peut aussi la trouver en soie et dans une multitude d autres coloris. Cette etoffe est le symbole vestimentaire du Cambodge, un moyen d affirmer son identite. La plupart des Khmers dans les regions rurales et reculees portent fierement ce foulard mais on le porte aussi en ville, dans tous les milieux, que l on soit un homme, une femme ou un enfant. C est notamment Kompong Cham et sa province qui fournissent l essentiel des kramas que l on va ensuite pouvoir acheter sur les marches du pays. La krama est intimement liee a la vie quotidienne des cambodgiens et ce bout de tissu a une multitude de fonctions. Traditionnellement utilise pour se proteger de la poussiere, de la pluie, du vent et du soleil, il peut aussi s utiliser comme :
*une simple serviette ou comme tenue de bain pour se proteger lorsque l on se lave
*couche pour les bebes
*tablier, chasse-mouches, nappe, ceinture, sarong
*foulard lorsqu on le noue esthetiquement autour du cou
*rustine dit-on pour bourrer un pneu en cas de crevaison ...
On peut egalement s en servir pour remorquer une moto en panne et a la fin de sa vie, la krama, devenue vieux chiffon, servira une derniere fois de serpilliere.
Dernieres precisions, son tissage necessite un reel savoir-faire. Le tisserand doit acheter le coton par bobine de 30 kg, ce qui lui permet de fabriquer 190 kramas. Il faut environ un jour pour en tisser 3.

21 septembre 2010

A mi-chemin // Hocus Pocus OU Le contraire de tout // Les Ogres de Barback

Depuis mon arrivee au Cambodge, j etais partage entre deux sentiments, deux sentiments radicalement opposes, deux sentiments constrastes (et a nuancer) comme les images que me renvoit ce pays. Tout d abord emerveille par la beaute des paysages entre la frontiere et Phnom Penh, par les paysages eblouissants de rizieres a perte de vue, par les forets d heveas et les petits villages traverses, enthousiasme par le nombre incroyable de buffles d eau que nous avons croise et qui ont pris possession de ces lieux, seduit par le nombre tout aussi impressionnant de lotus eclos qui bordent les routes poussiereuses, par la tranquillite apparente de la capitale qui parait bien endormie en comparaison de Sai Gon, charme par la beaute renversante des cambodgiennes, j ai ensuite decouvert un visage tout a fait different de ce pays.
Je n etais arrive que depuis quelques heures, j ai peut-etre fait fausse route pendant un moment, je me suis certainement trompe (du moins, je l espere) mais j ai ressenti aussi un certain malaise. Un malaise qui s explique par une pauvrete qui vous "pete a la gueule". J ai loge durant deux nuits a 200 metres de l Ambassade de France et j ai du pour me rendre a mon hotel traverser un mini-bidonville a ciel ouvert, sale et puant, une odeur acre flottant en permanence dans l air, une odeur qui m a suivie jusque dans ma piaule a 5 $ la nuit. Je n avais pas revu une telle misere, une telle detresse depuis mon sejour en Inde. La vie est difficile pour le cambodgien moyen dans un des pays qui reste l un des plus pauvres d Asie. Une pauvrete ou les gamins sont nus dans la rue, ou les gens "vivent" et font leurs besoins dehors, ou les enfants survivent et aident leurs parents en vendant des fruits ou des cacahuetes sur des plateaux ...
Ce qui m a egalement saute aux yeux, ce qui m a destabilise le plus, c est cette extreme et insondable tristesse qui se lit sur certains visages, y compris sur celui des plus petits. Aux Philippines, tous les visages sont barres par un sourire lumineux qui vous rechauffe immediatement le coeur. Ici, les visages sont fermes, la marque d une absolue tristesse (encore une fois, c est ce que j ai ressenti durant ces premieres heures, mais peut-etre s agit-il de la peur ou d un profond desinteret de l autre, d une culture que je ne comprends pas et que je ne comprendrai jamais, certainement les traces et les vives blessures laissees par cette tragedie qui les a frappee ou peut-etre que ce n etait pas le bon jour. Je ne sais pas, je ne sais plus). Les "amoureux" qui dinaient en face de moi, le premier soir, avaient l air distant, ils ne se regardaient quasiment pas mais pour eux, c etait certainement parce que c etait la fin de leur histoire.
Etrangement, c est au moment ou je m y attendais le moins, en fin d apres-midi a la sortie d une visite qui m avait menee a la pagode d argent que j ai commence a voir les choses autrement ou peut-etre a voir autre chose. Peut-etre que j avais alors le coeur apaise d avoir mon billet de bus en poche pour Kompong Cham et sa campagne tranquille, peut-etre aussi parce que la tension de la journee est retombee. J ai fait deux ou trois belles nouvelles rencontres dont celle inoubliable de Mister Darit, un chauffeur de tuk-tuk qui a rate sa vocation, un petit bonhomme qui parle mieux l anglais qu un Lord erudit sortant d Oxford. J ai commence a entrevoir, a percevoir des sourires, a entendre davantage de rires, a me faire courser par des enfants voulant s amuser un instant avec moi ... Je me suis senti tout d un coup plus leger, presque emu aux larmes. C est fou comme l on peut basculer d un cote comme de l autre, passer d un sentiment a un autre. C est dingue comme on peut se perdre en chemin. C est peut-etre comme ca qu il faut decouvir ce pays, tel le Yin et le Yang, un Cambodge qui parfois enchante, parfois deconcerte.

Il est 5 heures, Paris (Sai Gon) s eveille // An Pierle

Pour mon dernier jour au Viet Nam, j ai enfin reussi l impossible, a savoir, me lever aux aurores pour admirer la souplesse des sportives du dimanche matin.

Trans Boulogne Express // Birdy Nam Nam

Si les bus climatises de Phnom Penh Sorya Transport constituent la solution la plus confortable et la plus economique pour rejoindre Phnom Penh depuis Sai Gon, encore faut-il que les bus demarrent a l heure ou qu ils demarrent tout simplement. Si on ajoute a cela la queue interminable a la douane pour accomplir les formalites d usage, le passage d une frontiere a l autre peut rapidement se transformer en parcours du combattant, en un cauchemar eveille et, la journee peut etre longue et epuisante.
Heureusement, au cours du trajet, j ai rencontre successivement un vieux Monsieur vietnamien que j avais maladroitement bouscule dans l allee en jurant en francais, lui s est excuse poliment en me repondant parfaitement dans la langue de Moliere, un japonais qui doit traverser en 9 jours trois pays (9 jours soit la totalite de ses conges annuels) et enfin, un cambodgien de retour dans son pays natal apres 37 ans d une trop longue absence. Installe a Paris avec sa femme et ses enfants, il a evoque calmement et posement sa vie d avant et la perte d une partie des siens sous le regime des Khmers rouges. Il m a longuement parle de ces annees de terreur. Suite a cette discussion et a ce boulversant temoignage, je me suis un peu renseigne sur les atrocites commises par Pol Pot et ses camarades, sur ce regime sanguinaire du frere numero qui a marque profondement toute une nation, mais je n ai pas eu le courage de visiter l un des nombreux charniers de Choeung-Ek, site tout proche de Phnom Penh. Les horreurs perpetrees par ce tyran (une revolution totale qui avait pour but de transformer radicalement et brutalement le pays en une immense cooperative agricole ou chaque homme, femme, vieillard ou malade devait partir rejoindre les champs pour y travailler la terre de 12 a 15 heures par jour, en resume, une vie d esclave. Toute tentative de desobeissance etait suivie d une execution immediate. 2 a 3 millions de personnes furent massacres pendant les 4 ans que dura ce regime) me font encore froid dans le dos et on sent encore ce traumatisme tres present dans les esprits. Depuis deux jours, on n a pas cesse de m en parler.

18 septembre 2010

Gadget funk // The Herbaliser

Ces quatre semaines (dont trois pleines et entieres passees avec Evelyne et plusieurs jours avec "la petite" et Arnaud) pour rallier Ha Noi a Sai Gon sont passees tres (trop) vite. La separation hier en fin d apres-midi a ete soudaine et brutale. Le premier repas en tete-a-tete tout seul avec moi-meme n a pas ete mon meilleur diner. Il faut petit a petit"reprendre" son rythme (et pour commencer faire peau neuve - voir ci-dessous "Ou va-t-on ?" - et penser deja a prendre la direction du Cambodge demain matin), toutes ces habitudes forgees au cours des semaines ecoulees il faudra savoir les changer mais rapidement, d autres portes vont s ouvrir. Il faudra mieux repartir pour decouvrir de nouvelles choses, de nouveaux horizons, de nouveaux visages. J ai aime partager, echanger, decouvrir que nous etions tous les quatre sensibles (souvent) aux memes choses, j ai aime voir a travers d autres regards des choses qui m echappaient. Ces trois semaines m ont permis egalement de confimer tout le bien que je pensais de mes trois compagnons de voyage. Je ne me suis jamais ennuye, j ai beaucoup rigole, j ai enormement appris. Un voyage se termine, un autre commence demain.
Ps : ci-joint une photo de mes nouveaux amis et notamment du Schtroumpf-garou, cadeau d Alexandra.

Le bruit et l odeur // Zebda

Visiter Chinatown dans une grande ville d Asie du sud-est est toujours un moment particulier. C est en effet le lieu de tous les superlatifs. C est l endroit ou l on croise le plus de monde au m2, les marches, les rues, les ruelles debordent d articles en tout genre, il y a peu de vente au detail, on privilegie les grosses quantites, les enormes cartons, les liasses de billets plutot que la petite monnaie. C est le poumon de la ville, le quartier le plus anime, le plus colore mais aussi et surtout le plus bruyant, dehors comme dedans. On est oblige de se faufiler, de ruser. On a du mal a se deplacer. Les odeurs, les bonnes comme les mauvaises, vous envahissent a chaque instant comme nulle part ailleurs notamment celles des plantes medicinales, ces plantes que l on a du mal a (re)connaitre. Le quartier, Cholon (Tieu Leun), est divise et decoupe par corps de metiers comme a Ha Noi mais ici, les boutiques et les stands sont 10 fois mieux garnis.